C’est le carnaval, les amis ! J’adore cette période et j’adore aussi ce mot, carnaval. Saviez-vous qu’il dérive de l’italien (carnelevare) – qui signifie littéralement « enlever la viande » – en référence à la période de jeûne qui commence juste après le mardi gras avec le Carême chrétien? Eh oui, et c’est exactement pour ça que pendant le carnaval, en plus de sortir déguisés et faire la fête, les italiens associent cette fête aux excès culinaires. Sur les tables de chaque famille, la tradition veut que le porc et les lasagnes, deux aliments gras par excellence, ne manquent jamais et qu’à la fin du repas il y ait toujours un large choix de desserts, les vrais protagonistes de cette fête.
Simple et gourmands, les desserts du Carnaval italien ont des siècles d’histoire et sont préparés avec des ingrédients présents dans les garde-manger de tout le monde, tels que la farine, le lait, le sucre, le beurre, les œufs et, dans certains cas, le chocolat ou le miel. Sans oublier, à quelques exceptions près, l’huile végétale ou de graines car le dessert du Mardi gras sont par excellence frits. Mais découvrons ensemble les plus connus :
- Chiacchiere. Les chiacchiere sont sans aucun doute le dessert du Mardi gras par excellence. On les mange dans toutes les régions d’Italie et elles sont connues avec des noms très différents (bugie, cenci, frappe, lattughe, fiocchi…) et des formes très variées. Leur origine est très ancienne et remonte à l’époque romaine, quand elles étaient préparées pour la célébration des fêtes païennes précurseuses du Carnaval, mais la recette est restée la même. La pâte est obtenue à partir de farine, beurre, sucre, sel, levure, œufs et lait et elle est ensuite frite et saupoudrée de sucre glace ou accompagnés d’une délicieuse crème à base de chocolat noir, lait, sucre et morceaux de cèdre, aromatisée à la cannelle, au rhum ou à la vanille : le Sanguinaccio.
- Castagnole. Les castagnole sont avec les chiacchiere, les reines du Carnaval italien. Il s’agit des boules de pâte frite à base de farine, beurre, zeste de citron, levure et sucre qu’on décline dans différentes version selon la région : à la sambuca, à la ricotta, au rhum ou encore à la crème anglaise. Dans les régions du centre de l’Italie elle sont connue aussi avec le nom de « Tortelli », alors qu’à Venise elles prennent le nom de « Frittole » et sont préparé avec un ajout de raisins secs.
- Migliaccio. Le migliaccio est un dessert de la tradition napolitaine qui dans le passé était préparé avec de la farine de mil – miglio en italien, d’où son nom – et qu’actuellement on prépare avec de la semoule. La recette est simple mais très longue : les ingrédients – semoule, ricotta, œufs, lait, sucre, vanille, cannelle, cèdre et miel – doivent être mélangés lentement sur le feu, puis cuits au four pendant une heure environ, jusqu’à ce que la pâte prenne une belle couleur dorée. Ce qui est sympa à savoir par rapport à ce dessert c’est que en Émilie-Romagne, il est complètement différent que dans le reste d’Italie. Il s’agit en effet d’une tartelette farcie de sang de porc, chocolat noir, lait, fruits confits, œufs et chapelure.
- Cicerchiata. La Cicerchiata est un dessert de carnaval né en Ombrie mais également répandu dans les Marches et les Abruzzes. Il se compose de plusieurs petits morceaux de pâte de la taille d’un pois chiche, à base de farine, zeste de citron râpé, beurre, sucre et mistrà – une liqueur sucrée du centre de l’Italie – frits dans de l’huile de graines, puis assaisonné et collés ensemble avec du miel et du sucre en poudre. Dans la région du bas Latium, il est connu aussi sous le nom de « Cecamarini », alors qu’en Sicile et en Calabre on l’appelle « Pignolata ». Cette pâtisserie, contrairement aux autres, est frite au saindoux et puis assemblé en forme de pomme de pin à l’aide du miel (en Calabre) ou du chocolat (en Sicile).
5. Schiacciata fiorentina. La Schiacciata florentine est un dessert de carnaval typique de la capitale toscane et qui n’a rien à voir avec la Schiacciata salée traditionnelle. Originaire de la région du Chianti, c’est un gâteau très doux à base de farine, de sucre, œufs, levure de bière, lait (ou eau), saindoux et jus d’orange, ce qui rend la pâte particulièrement parfumée et différente de toutes les autres. La particularité de ce dessert est sa hauteur qui ne doit pas dépasser 3 cm et sa décoration au chocolat en forme de Fleur de lys, le symbole de la ville. Avec le Berlingozzo, un autre dessert au levain en forme de bagel, il est l’un des rares desserts typiques de cette période à ne pas être frit.
Mais dites-moi, connaissiez-vous ces desserts ? En avez-vous jamais gouté un d’entre eux ? J’ai hâte de lire vos réponses.